Contribution au SCoT de l'agglomération toulousaine

Le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) a pour objectif de définir le profil de l’agglomération d’ici 2030, et d’organiser ses axes de développement. Ce document d’urbanisme s’imposera aux Plans Locaux d’Urbanisme des 117 communes du territoire.

Il affiche les objectifs suivants :
Mais leur déclinaison en mesures concrètes aboutit à un tout autre résultat ! 

Ce SCOT traduit la réelle difficulté des élus locaux à se confronter aux enjeux d’aujourd’hui. Même s’ils sont conscients des mutations à engager, ils ne parviennent pas à transcrire ces objectifs en faits. Perdurent donc les pratiques anciennes d’urbanisation galopante.

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L'avis de Xavier Smith:

A l'attention de Monsieur le Président de la commission d'enquête publique sur le SCOT
Monsieur,

Je ne suis pas favorable au projet du SCOT sous sa forme actuelle. Je demande notamment une révision profonde du modèle d'urbanisation qui y est préconisé.
Nous constatons en effet que les communes en banlieue de l'agglo toulousaine, sommées à la fois de densifier l'habitat et de faire du "chiffre" en logement sociaux, n'ont d'autres choix que de confier des terrains vierges à des promoteurs qui y déploient un modèle d'une autre époque: ces programmes de constructions se concentrent malheureusement sur des zones situées en périphérie des centres urbains, qui sont notamment mal desservies en infrastructures.
D'un autre point de vue, ces programmes sont de bien piètres exemples en matière de mixité sociale.
Une approche plus judicieuse serait par exemple de combler les dents creuses (il en existe encore !) plus proches de Toulouse ou encore de rénover des pâtés de maison voire des quartiers existants. Ces programmes seront certes plus coûteux, mais ô combien mieux intégrés.

Dit autrement, le SCOT vise la densification, mais favorise malgré tout un étalement urbain inconsidéré. Il nous parait pourtant souhaitable de protéger et conforter les espaces de nature encore existants; c'est une chance que nous avons de les posséder encore aujourd'hui dans la banlieue toulousaine.

Plaisance du Touch n'échappe pas à cette règle, avec plusieurs projets en cours sur son territoire : La Geyre en est ainsi le parfait exemple, alors qu'un autre projet déjà construit - les Ocrelines - illustre parfaitement ce qu'il ne faut pas faire.

Un impact fort concernera les transports. Certes, il est promis très rapidement un bus à haute qualité de service; c'est effectivement un moindre mal. Mais qui peut croire un seul instant qu'une seule ligne de transport en commun va absorber à elle seule un apport supplémentaire de 4500 habitants sur La Geyre, et plus de 2000 habitants sur le plateau de la Ménude ?
Pour information :
- En 2008, une 1ère étude avait diagnostiqué plus de 2000 voitures supplémentaires sur le trafic quotidien des 9000 voitures circulant sur la D632.
- En 2010, les chiffres sont revus à la hausse : plus de 3750 voitures pour un trafic de 10700 véhicules.
- Le 19 janvier 2011, le conseil municipal de Plaisance du Touch a émis un avis favorable avec réserve au PLU de Fonsorbes, qui prévoit un accroissement de plus de 3500 habitants à l'horizon 2015. Le trafic cité précédemment sera inévitablement revu à la hausse, et de manière significative.

Dans ce contexte, les conditions de transport dans l'Ouest Toulousain, déjà insupportables, vont se dégrader de manière dramatique. Le SCOT va donc rapidement nous mettre en situation de développer des voies rapides types 2x2 voies, à contresens d'une vraie logique de développement durable.

Le 22 octobre 2009, le conseil municipal de Plaisance du Touch avait donné son avis sur le PDU. Il avait notamment précisé son souhait concernant la future D924 : « un boulevard urbain dont la vitesse sera limitée à 50 km/h »… Espérons que l'urbanisation promue par le schéma du SCOT ne lui fasse pas changer d'avis.

Xavier Smith, conseiller municipal de Plaisance du Touch

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